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Le blog du Centre Européen de Formation
pénurie professionnels de la petite enfance
Publié le 31 août 2022, par Simon

Crèche : pénuries de professionnels de la petite enfance

La rentrée approche et les crèches se retrouvent face à un problème humain. Après le manque de place pour les enfants au sein de ces structures d’accueil, les crèches rencontrent une pénurie des professionnels de la petite enfance. On estime aujourd’hui à presque 10 000 professionnels manquants dans les crèches collectives.

 

Une situation préoccupante des crèches à la rentrée 2022

À la rentrée 2022, le secteur de la petite enfance est en crise. Le 11 juillet, la CNAF (Caisse Nationale des Allocations Familiales) a présenté les résultats de son enquête nationale sur la « Pénurie de professionnels en établissements d’accueil du jeune enfant » lors d’une réunion du comité de filière Petite Enfance.

Les chiffres sont sans appel : les tensions sont réelles. L’enquête qui portait sur 15 986 crèches collectives démontre un constat plus qu’alarmant sur la situation. En effet, 48,6% des crèches déclarent aujourd’hui, manquer de personnel. Au total, on estime à presque 10 000 postes vacants ou non remplacés.

Une situation inédite et inquiétante aussi bien pour les établissements d’accueil du jeune enfant et les professionnels de la petite enfance, que pour les parents. Pour pallier cette crise, un arrêté ministériel a été publié le 4 août 2022.

 

Un arrêté pour contrer la pénurie des professionnels de la petite enfance

Il autorise, à compter du 31 août 2022, les crèches à recruter des salariés non diplômés (et non qualifiés) pour faire face à cette pénurie de main-d’œuvre. Cette décision divise dans le secteur de la petite enfance. Une large majorité des professionnels sont contre cette mesure et dénoncent une inaction totale de l’État face à leurs alertes à répétition depuis plusieurs années.

Face à cette décision prise, le Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance (SNPPE) écrit « Ces mesures illustrent encore et toujours l’absence totale de reconnaissance de nos métiers et des formations qu’il faut valider pour travailler en crèche ». Et même s’il est précisé qu’il s’agit d’une mesure « à titre exceptionnel », « trop souvent les mesures ‘à titre exceptionnel’ deviennent ensuite des mesures permanentes », écrit le syndicat.

D’après l’article 3 de l’arrêté en question, il est précisé que pour exercer il faut « 120h d’exercice professionnel« , et « après la 120ème heure effective dans l’établissement, le professionnel peut travailler hors de la présence des professionnels qui l’ont accompagné dans son parcours d’intégration. » Il est important de rappeler que pour exercer en crèche, il est nécessaire d’avoir fait au moins une année d’étude de la petite enfance, et que le CAP Accompagnant Éducatif Petite Enfance est très souvent demandé.

 

Quelles solutions à long terme pour le personnel de crèche ?

  • Première solution : Donner accès à la formation CAP Accompagnant Éducatif Petite Enfance plus facilement. En effet, les places en école présentielle sont limitées. La formation à distance peut être une vraie solution pour permettre de former plus d’élèves et plus rapidement.
  • Deuxième solution : Revaloriser les métiers de la petite enfance. En plus de rendre la formation plus disponible aux personnes souhaitant intégrer le secteur de la petite enfance, il est nécessaire de rendre plus attrayants les métiers du secteur. Contrairement à d’autres secteurs, les professionnels de la petite enfance n’ont pas bénéficié de revalorisation salariale.
  • Troisième solution : Simplifier le parcours de carrière. Dans la logique de sa résolution du 22 mars, le comité de filière Petite Enfance insiste aussi sur la nécessité d’alléger les recrutements des professionnels titulaires de la fonction publique pour que la double exigence concours/diplômes ne constituent pas un obstacle supplémentaire en cette période de pénurie.

Et pour après ?

D’ici 2027, on prévoit environ 20 000 départs de professionnels de la petite enfance, à la retraite. En juillet, Élisabeth Borne, première ministre de la République française a annoncé vouloir créer 200 000 places supplémentaires en crèche. Sauf qu’il faut des professionnels pour en assurer l’accueil.

Et d’après les calculs, il en faudrait 100 000 de plus.

Un véritable défi ! 

 

 

 

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